Saluons d’abord
l’initiative car elle aussi louable que rare en matière de sécurité routière.
Elle se déroule à Saint-Etienne où ont été organisés vendredi dernier et
aujourd’hui même des journées de contrôle des … piétons. Quelle mouche a donc piqué
le procureur de Saint-Etienne, conjointement avec la police et la préfecture,
se demande benoîtement Le Figaro ?
L’interrogation est
singulière car il s’agit ni plus ni moins du respect de la loi. Eh oui !
Cela peut paraître en effet très étrange mais tous les usagers de la voie
publique – y compris les usagers pédestres – sont astreints à des règles de
comportement.
Cela fait à présent des
années que je me bats, avec d’autres, afin que cesse ce code de la route à
géométrie variable ou d’application sélective que nous impose invariablement la
sécurité routière, toujours au nom des bons sentiments cela va de soi. D’un
côté, les automobilistes, ces fauteurs d’accident irresponsables qu’on ne cesse
de fustiger avec, en point de pire, une obsession quasi-pathologique contre la
vitesse. D’un autre côté, les saints, les faibles, les vulnérables :
entendez tous ceux qui ne circulent pas en quatre roues, des vélos aux piétons
en passant par les rollers. Il est donc normal que ceux-ci soient protégés
voire dotés de tous les droits et que ceux-là soient voués aux gémonies.
L’ennui, dans ce schéma
touchant de simplisme, est que les vélos, pourtant si écologiques, peuvent
aussi renverser les piétons lesquels peuvent parfois déambuler n’importe
comment. L’ennui est que ceux qui refusent la voiture ne sont pas pour autant
nantis de tous les droits.
Qui n’a vu au moins une
fois un piéton traverser la voie publique sans regarder, et même sans entendre
avec la généralisation des écouteurs de MP3 et autres IPhone ? Qui n’a vu
un piéton se lancer sur un passage protégé alors que le pictogramme lumineux
est passé au rouge ?
Jusque-là, la tolérance
tacite à ce qui est belle et bien une infraction incitait leurs auteurs à
persévérer sinon de croire en leur impunité totale. Il est vrai que la
jurisprudence des tribunaux va sans le moindre discernement dans ce sens. Il
est clair que l’automobiliste, même circulant à vitesse normale, est considéré
comme fautif dans à peu près tous les cas d’espèce : l’hypocrisie ayant
même introduit à l’encontre du piéton la « faute inexcusable »
laquelle n’est quasiment jamais appliquée. Il faudrait en effet qu’un piéton se
lance au pas de course sur une voie autoroutière pour voir sa responsabilité
engagée : encore faut-il qu’il ait plus de 18 ans, moins de 70 ans et ne
soit pas affligé d’un handicap physique …
Face à une telle
aberration, encouragée par l’esprit du temps, il était temps que l’on cherche à
responsabiliser les piétons. La tenue de ces deux journées a donné lieu à près
de 200 verbalisations. A 4 euros le coût de l’amende pour une telle infraction,
ce n’est pas cher payé. Mais l’essentiel, au fond, n’est-il pas de convaincre le piéton
qu’il n’a pas tous les droits ?
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