L’interdiction
de l’oreillette et du kit main libre au volant présente un caractère drastique.
Reste à savoir si elle sera vraiment suivie d’effet.
Non ce n’est pas une
histoire de taureau ou de corrida, même si l’on parle d’oreille.
L’avant-dernière tolérance – la toute dernière étant le système Bluetooth
embarqué dans la voiture – sur le téléphone au volant vient donc de voler en
éclats depuis le 1er juillet 2015.
Il faudra donc s'y faire
avec l’évolution de la réglementation et, notamment, avec l'article R.412-6-1
du Code de la route qui interdit désormais le port à l'oreille, par le
conducteur d'un véhicule en circulation, de tout dispositif susceptible
d'émettre du son, à l'exception des appareils électroniques correcteurs de
surdité.
Cela signifie très
clairement la fin de tout dispositif de type "kit mains libres" ou oreillette. En
l’état actuel des choses seuls restent autorisés, l'usage du haut-parleur du
téléphone ou les dispositifs Bluetooth intégrés au véhicule ou supportés par un
des éléments de l'habitacle comme le pare-soleil. Même dans ces hypothèses, la
manipulation manuelle du téléphone reste prohibée.
S’agissant des
conducteurs de deux-roues motorisés, seul sont autorisés les systèmes intercom
Bluetooth avec un dispositif d'écouteurs logés dans le casque, à l’exclusion de
toute autre pratique du genre : téléphone logé entre l'oreille et le casque ou
oreillettes. Il en va de même pour les cyclistes, sauf ceux munis d’un casque
intercom.
Enfreindre ces
dispositions exposera son auteur à une amende de 135 euros et au retrait de 3 points du permis. Et il ne sera d’aucune utilité, en cas d’interpellation par
les forces de l’ordre, de se retrancher derrière l’argument suivant lequel
l'oreillette fautive ne servait pas à téléphoner mais seulement à écouter de
la musique. En un mot comme en cent, le Bluetooth restera l’ultime parade pour les forcenés du
téléphone.
Certes, la règle est
limpide mais qu’en restera-t-il dans la pratique ? En ce qui concerne les cyclistes,
il est fort à parier que le port des oreillettes de cessera pas de sitôt. En
effet, les pouvoirs publics ont tellement habitué les vélos à s’affranchir de
la règle commune du code de la route que ceux-ci ne comprendront pas pourquoi ils
devraient être astreints aux mêmes règles que les automobilistes. Et pourtant,
l’oreillette est beaucoup plus dangereuse pour un conducteur de vélo que pour
un automobiliste.
Quant à la voiture, il
est douteux que les accros au portable et les addicts aux SMS se résignent aussi
spontanément au régime sec. Et ce, d’autant plus qu’ils seront enclins à voir
dans la nouvelle mesure une discrimination insupportable par rapport aux
détenteurs du système Bluetooth.
Du reste, si les
pouvoirs publics étaient logiques avec eux-mêmes, ne devraient-ils pas
désormais interdire aux constructeurs la mise sur le marché de véhicules dotés
d’un tel système ? Gageons qu’ils n’iront pas jusque-là et que le téléphone au
volant gardera encore de beaux jours. A la différence de la corrida, pour avoir
ainsi gagné l’oreille de l’automobiliste, l’Etat n’aura pas pour autant avoir
obtenu sa mise à mort…
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