mardi 26 février 2013

Enfin, une politique intelligente !


Il est suffisamment dénoncé, dans ce blog, l’absence de discernement et de simple bon sens des politiques publiques en matière routière pour ne pas saluer, quand il y a lieu, les initiatives intelligentes ou allant dans la bonne direction.

C’est le cas à Nice avec le système de vidéo-verbalisation. Lancé en novembre 2010 sur trois boulevards stratégiques de la cinquième ville de France, ce système permet de faire la chasse aux automobilistes garés en double file.

La pratique du stationnement sauvage, sorte de sport local, est devenu en effet un véritable fléau : l’irresponsabilité de certains conducteurs suffit à perturber quotidiennement la circulation automobile de tout un quartier voire au-delà. On considère ainsi que trois voitures garées en double file, vers 7h 30 du matin sur un axe fréquenté, provoque un ralentissement artificiel sur une distance de 150 mètres. Cette distance peut être divisée par 6 en cas de fluidité normale.

Il fallait donc frapper fort et sanctionner l’incivisme de quelques uns afin que la vie du plus grand nombre s’en trouve facilitée. D’où la mise en œuvre du dispositif de vidéo-verbalisation permettant de réprimer à coup sûr sans présence policière. Coût de l’infraction : 35 euros.

Explicitée en amont, cette mesure paraît avoir été acceptée par les Niçois à  plus de 80%, selon un récent sondage. Il est vrai que les usagers de la route ne peuvent qu’en tirer profit. En dehors des encombrements intempestifs, une telle mesure à pour effet de prévenir certains accidents et de lutter contre les nuisances sonores et contre les émissions de CO2.

Cependant le maire de Nice Christian Estrosi n’entend céder à la tentation de faire de cette mesure la panacée ou jouer sur le registre du tout-répressif. L’expérience avait débuté avec trois boulevards dits stratégiques. Jugée concluante, elle est aujourd’hui étendue à sept nouveaux axes soit aux sites les plus sensibles en terme d’accidents et de saturation du trafic. Le maire insiste personnellement pour qu’une certaine tolérance puisse prévaloir par ailleurs – à faire rêver les Parisiens… – et que les forces de l’ordre s’attaquent à la délinquance plutôt que de dresser continuellement des PV.

Simplement à un problème précis, la ville de Nice répond par une solution concrète : sans grand discours, sans idéologie sécuritaire et sans en rajouter à coups d’annonce ou de pseudo-croisades. Cela change ! Qui a dit qu’il n’y avait plus d’édiles avisés et que le bon sens n’était pas contagieux ? La preuve : le système de vidéo-verbalisation est désormais expérimenté dans d’autres villes du sud de la France, comme Cannes, Aix-en-Provence, Antibes ou encore Cagnes-sur-mer.

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