mardi 26 février 2013

Un plan anti-voitures ?



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Un plan anti-voitures ?

Aiguillonnée par ses Verts, la municipalité de Paris a ainsi choisie de mettre en œuvre une politique agressive envers l’automobile. Réduire la place de l’automobile à tout prix, tel est le credo qui ne supporte aucune contestation. A cette fin et dans une tradition bien jacobine, on n’hésitera pas à couper des têtes à la mode « citoyenne ». Le dernier exemple en date est le projet de fermeture des voies sur berge de la Seine qui va être imposé aux conducteurs de la capitale et de ses banlieues sans concertation autre que parodique.
L’Union européenne, elle, semble privilégier des problématiques moins idéologiques ou moins affriolantes pour les « bobos ». Celles-ci n’en sont pas moins pertinentes comme le montre « Transports 2050 », un plan – davantage une feuille de route, d’ailleurs – se proposant d’assainir nos centre ville d’une manière significative.
Le calendrier de ce plan est réaliste : d’ici à 2030 la moitié des véhicules à motorisation traditionnelle (essence, diesel, gaz) devront avoir disparu ; d’ici à 2050, seuls les véhicules dits « décarbonés », voitures particulières et fourgonnettes de livraison auront accès au cœur des cités.
L’analyse de Bruxelles est simple. A l’heure actuelle, le quart des émissions européennes de CO2 provient des transports et notamment des transports urbains. L’objectif est de les réduire de 60% d’ici en 2050, malgré la hausse attendue du parc automobile et du trafic consécutif. L’Union européenne porte également son attention sur les transports interurbains et longue distance, en mettant l’accent sur l’alternative du rail et du fluvial à la route et sur l’émergence de carburants et de motorisations plus sobres.
Les plus exposées à la pollution et aux nuisances sonores, les villes représentent ainsi la cible prioritaire. C’est là que les alternatives à la voiture (transports en commun, bicyclettes) apparaissent les plus envisageables. Sur le papier tout au moins car, entre la théorie et la réalité, il peut exister un écart conséquent. Les franciliens en savent quelques chose : culpabilisés d’utiliser leur véhicule, ils n’ont pas la ressource de pouvoir utiliser des transports en commun notoirement insuffisants. Mais comment présupposer qu’ils voudraient enfourcher le premier vélo venu et se transformer ainsi en Pékinois des années cinquante ?
La « voiture verte » – sous sa forme électrique, hybride ou biocarburant – est aussi bien une des priorités de l’Union européenne qui y a consacré à ce jour quelque 5 milliards d’euros. La voiture propre a vocation à se substituer aux voitures polluantes, progressivement chassées de la ville. A cette fin, l’Europe active des leviers financiers, préconisant le principe du pollueur-payeur, et généralisant le paiement à l’usage ou encore le péage urbain. L’enjeu est bel et bien de maîtriser le trafic grâce à des tarifs variables en fonction des horaires.
Et la France ? Le plan « véhicules décarbonés » des pouvoirs publics vise près de 2 millions de véhicules propres à l’horizon de 2020 ainsi que l’installation de 75 000 bornes de recharge électrique sur la voie publique. Si le péage urbain demeure encore illégal, les mesures d’encouragement à la voiture propre se multiplient, notamment par le biais d’une modification du bonus-malus automobile. Une douzaine d’agglomérations ont déjà signé une charte en ce sens. A Paris, la municipalité a donné une publicité maximale au projet Autolib’ du groupe Bolloré qui doit être mis en œuvre d’ici la fin de 2011. Un petit détail : 3 000 Blue Car électriques en autopartage, cela signifie 3 000 emplacements de stationnement en moins dans la capitale …

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