mardi 26 février 2013

Sécurité routière : et en dehors de la France ?

Les informations précises ou fiables sur la sécurité routière dans le monde ne sont pas fréquentes. C’est pourquoi le Rapport de situation dressé en 2009 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) était précieux. Pour la première fois, à partir d’une enquête standardisée et de données modélisées, il tirait le bilan de la sécurité routière dans 178 pays à travers le monde. Ayant vocation à être actualisé, ce rapport n’en soulignait pas moins plusieurs enseignements :

- les accidents de la route sont un problème de santé publique plus sensible dans les pays à faible revenu ou intermédiaire (taux de mortalité entre 19,5 et 21,5 pour 100 000 habitants) que dans une région à revenu élevé comme l’Europe occidentale (7,9). Plus de 90 % des décès par accident de la route surviennent dans les pays en développement, où l’on compte pourtant moins de la moitié du parc automobile mondial.

– près de la moitié des personnes qui meurent sur les routes sont des usagers vulnérables, à savoir des piétons, des cyclistes ou des usagers de deux-roues motorisés. Même dans l’Europe développée, la proportion excède les 40%.

Parmi les mesures basiques préconisées par l’OMS pour inverser la tendance figurent notamment la réduction de la vitesse en agglomération (50 km/h) et l’amélioration des transports publics comme alternative à la voiture individuelle.

En France, chacun le sait, la vitesse est déjà limitée à 50 km/h dans les villes. Elle se trouve même réduite à 30 km/h en des sites jugés sensibles que les édiles locaux tendent d’ailleurs à démultiplier.

En revanche, les transports collectifs laissent plus que jamais à désirer, en Ile de France comme dans la plupart des autres de nos régions. Or, la sécurité routière en France néglige outrageusement ce dernier aspect, beaucoup plus douloureux pour les finances locales des collectivités. Elle s’oriente plus volontiers dans des logiques répressives, nimbées ici ou là de prévention, dont chacun comprend aisément que la finalité financière n’est pas absente.

Ainsi, comment peut-on expliquer que la sécurité routière se focalise, d’une manière parfois obsessionnelle, sur nos autoroutes qu’elle truffe de radars alors même qu’on enregistre bon an mal an une centaine de morts sur le réseau autoroutier, sur un bilan global de près de 4 000 tués (soit 2,5 %) ?

Comment explique-t-on par ailleurs que la carte officielle d’implantation des radars routiers n’ait quasiment aucune relation avec la carte non moins officielle des « points noirs » et autres sites accidentogènes ?

La sécurité routière est un vrai sujet. Raison de plus pour qu’elle soit perçue comme cohérente et axée vers le seul objectif qui vaille : la sauvegarde de vies humaines et non le renflouement indirect des caisses de l’Etat. Il arrive souvent que la priorité de second rang étouffe la mission principale. On n’en est plus très loin aujourd’hui.

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