mardi 26 février 2013

Ils sont fous ces Anglais !



Qui a dit que nos voisins outre-Manche faisaient dans la demi-mesure ?  Il y a quelques mois, les autorités britanniques décidaient d’ôter la plupart des radars de contrôle de vitesse sur leurs autoroutes. La mesure avait étonné certains en Angleterre. Si elle avait été prise en France, elle aurait sans doute scandalisé les bien pensants et provoqué un de ces mouvements d’humeur (« de colère », selon la facilité journalistique en vigueur) rassemblant écologistes et associations des victimes de la routes. Il est d’ailleurs illusoire de spéculer sur une mesure gouvernementale qui n’aurait eu aucune chance d’être prise chez nous tant perdure un large consensus d’hostilité envers les automobilistes accusés de tous les maux. Depuis maintenant une décennie, la logique administrative en matière de circulation routière s’est orientée vers un tout-répressif fondé sur le « contrôle sanction automatisé » à savoir les radars routiers.

Voici à présent que les Anglais vont encore plus loin en s’attaquant à ce qui est devenu chez nous un véritable tabou : la vitesse au volant. Le gouvernement vient, en effet, de décider que la vitesse maximale sur les autoroutes passerait de 110 à 130 km/h. D’aucuns diront que ce n’est qu’un « rattrapage » par rapport à la France autoroutière où la vitesse limite est également de 130 km/h. Plus que les chiffres brut, c’est le sens de l’évolution qui est intéressant.

En France s’exercent des pressions croissantes pour réduire encore davantage la vitesse sur les autoroutes et pour faire des espaces urbains de vastes zones à 30 km/h où le vélo est en passe d’aller plus vite que la voiture. En Angleterre, le pragmatisme ambiant dicte de revenir sur des mesures qui n’avaient plus de sens et qui, surtout, ne provoquaient aucune amélioration en matière de mortalité routière. Qui ne voit que ce type de mesure outre-Manche est en totale adéquation avec une société dynamique qui entend prendre des initiatives et refuse de se replier frileusement sur de prétendus principes de précaution ?

Dans notre pays, où la dimension soi-disant citoyenne a malheureusement supplanté le bel esprit civique de nos anciens, rien ne doit dépasser : dans l’absurde, même le vélo ne doit pas être dépassé par la voiture. Si c’est le cas, eh bien il faut donner sa chance au vélo en l’autorisant à griller les feux rouges et à remonter les rues à contresens. Tel est cet égalitarisme à la française que le reste du monde – contrairement à ce qu’on imagine dans l’hexagone – est bien loin de nous envier.

Répétons-le : ce n’est pas en réprimant aveuglément qu’on rendra les gens plus responsables. Ce n’est pas en édictant des mesures sans cesse plus contraignantes, avec tout l’arsenal bureaucratique qui s’y rattache, qu’on résoudra un problème.

Les Anglais l’ont parfaitement compris. Les Français, comme d’habitude, restent murés dans leurs fausses certitudes et leur autisme même leur sert de justification pour avoir le sentiment d’avoir raison contre tout le monde. Bien davantage qu’une justification même : un certain sentiment de supériorité.

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