mardi 26 février 2013

Vœux


La période s’y prête et l’année électorale qui s’ouvre encore davantage. Que de vœux à formuler pour l’automobiliste à l’orée de 2012 ! La plupart d’entre eux se ramènent d’ailleurs à un souhait unique : que l’automobiliste cesse de devenir un enjeu politique qu’on tire à hue et à dia.

Cela signifie notamment que la politique de sécurité se débarrasse des affichages spectaculaires mais sans lendemain et des effets d’annonce aussi démagogiques que peu efficaces. Vaste programme, dira-t-on. Mais il est impératif que cette politique de sécurité soit comprise de tous et que les automobilistes n’aient plus l’impression d’être traités en vache à lait.

Ainsi, la dernière campagne télévisuelle sur les dégâts de l’alcool au volant est à l’évidence une bonne chose. Mais la multiplication inconsidérée voire obsessionnelle des radars autoroutiers n’a pas grand sens et disqualifie, d’une certaine façon, la finalité sécuritaire.

De même, la décision que vient de prendre le ministre de l’intérieur en faveur d’une mise en cohérence des limitations de vitesse sur nos routes apparaît comme une mesure raisonnable. En revanche, la verbalisation dûment médiatisée à Saint-Brieuc d’une femme au volant portant le niqab n’a qu’une portée cosmétique. Il est même assez consternant que le directeur départemental de la sécurité publique ait cru devoir se justifier en comparant les méfaits du niqab au volant au fait de manger un sandwich ou de fumer en conduisant : ce qui est une façon sans doute involontaire de banaliser sinon de légitimer le voile islamique ; et de mésestimer, par conséquent, les problèmes de sécurité publique autrement plus graves que soulève un tel accoutrement.

La sécurité routière est un vrai sujet. Il doit donc être géré au-delà de la politique classique et même du politiquement correct. Quand le discours officiel nous ment sur l’affectation réelle des amendes routières, peut-on vraiment imaginer que cela puisse inciter nos compatriotes à ce civisme par ailleurs si nécessaire ? Quand telle statistique met en exergue le nombre de piétons fauchés mortellement sur la voie publique au cours de l’année écoulée (27 à Paris et 485 pour l’ensemble du territoire) elle vise clairement à désigner les automobilistes à la vindicte générale. Mais précisera-t-elle combien de piétons ont été tués du fait de deux-roues voire du fait de leur propre imprudence ?

Les automobilistes sont des citoyens comme les autres. Osons-les traiter en adultes. C’est un vœu. Une utopie ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire